Ascension au Kilimanjaro et Safari en Tanzanie 25 septembre 2003 Jour 7: 5ème jour d'ascension de Kibo Hut (4703m) à Uhuru Peak (5896m) puis redescente à Horombu Hut (3720m) |
||
Montée : dénivelée
: 1200m ; Distance : 4km ; entre 7 et 8h30 de marche Descente : dénivelée : -2200m ; Distance : 14km ; entre 4h30 et 7h de marche C'est parti : Elias devant, je suis, Robert, Greg et Stewart ferme la marche. Ça commence doucement, mais la pente s'accentue assez vite. De plus, c'est du gravier et le plus souvent de la poussière, et on recule d'un pas quand on avance de deux ! La lampe frontale n'arrange rien, c'est très stressant de marcher dans le noir avec un cercle de lumière d'un mètre de diamètre qui se balance autour de soi. Cela déséquilibre souvent, le vertige aidant : on ne sait pas si on côtoie des rochers ou du vide On monte en zig zag. Pole-pole. Elias marche très lentement. Il a pris le sac de Robert, Stewart celui de Greg, je garde le mien. C'est très dur. On double des gens vomissant à droite à gauche ou s'arrêtant, épuisés. Greg a subitement des nausées et vomi dans son coin. Il n'a pas fière allure. Elias propose à Stewart de rester (et redescendre) avec Greg pendant qu'il continue avec nous deux. Il accepte, mais pas de gaîté de cur. Et nous continuons à trois, passons la grotte de Hans Meyer (5150m). Je fais des pauses de plus en plus fréquentes, pour respirer. Je reste quelques mètres en arrière pour me reposer, et je rattrape le groupe. Elias me dit que ce n'est pas une bonne idée, qu'il faut marcher plus lentement et plus régulièrement. Je suis son conseil. Robert me prend mon sac un moment, je lui suis reconnaissant. Il faut vraiment se concentrer sur cette montée pour ne pas se décourager et faire demi-tour. Ça continue, Elias croit m'encourage en me disant qu'il n'y en a plus que pour 2h30 ! Gravier, poussière, rochers Nos lampes frontales s'éteignent les unes après les autres, nous avons bien des piles de rechanges, mais ce n'est pas évident de les mettre en place avec ce froid et dans le noir Robert et moi n'avons toujours pas trop mal à la tête et nous avons de la chance. Pas de vent, le ciel est dégagé, mais il fait très froid (-10°C), et l'eau est très froide à boire, si pas gelée. Pour me concentrer sur quelque chose, je décide de compter mes pas, et je me dis que si avant 1000 pas, il ne se passe rien, j'abandonnerai. Vers 600 pas, quelques gros rochers à passer et subitement, une petite plate-forme avec plein de monde et un panneau " Gillmann's Point 5685m ". Inoubliable moment ! Photos, petite pause. Mais Robert, déçu par la saleté de l'endroit, nous pousse à continuer tout de suite vers Uhuru Peak. Il parait "que ce ne sont quelques 200m de dénivelée en plus, 1h30 de marche ", alors Nous repartons, toujours dans la nuit noire car je viens de comprendre que le but d'Elias, notre guide, est de nous faire vivre le lever du soleil sur Uhuru. Ça commence à plat, puis ça redescend même pas mal. Mauvais signe, il faudra remonter tout cela... Je m'arrête de plus en plus souvent pour souffler. |
||
Nous passons devant le point
de montée de Machamé, une voie alternative pour
monter au Kili, et nous voyons d'en haut une longue procession
de lumières monter de ce côté vers le sommet.
A gauche apparaissent des formes blanches : c'est le glacier. 6h : nous sommes à 200m du sommet Uhuru Peak lorsque le soleil se lève. Nous faisons une pause pour l'admirer et faire des photos, puis nous continuons vers le sommet. Enfin ! C'est majestueux, c'est un vrai sentiment de joie qui nous envahit. 5896m ! Le sommet le plus haut d'Afrique. Nous sommes plus haut que le camp de base de l'Everest ! Une couche de nuage nous empêche de voir la plaine en dessous, mais le paysage est fantastique, presque lunaire : les roches, le sable noir, le glacier blanc. Le soleil qui se lève donne une couleur irréelle à tout le paysage. Surprise : certains téléphonent avec leur portable ! En effet, même au sommet du Kilimanjaro, ainsi qu'à toutes les étapes, la réception est bonne ! Bravo aux Télécom tanzaniennes ! Pas vraiment le temps réaliser et c'est déjà reparti dans l'autre sens. Nous prenons quand même le temps de faire quelques photos du glacier en route. A Gillmann's Point, nous faisons un petit arrêt pique-nique, pas fameux : chocolat trop vieux (ou gelé ?), boisson, gâteau sec,.. |
||
Puis c'est la descente, en
glissant ! En effet, le meilleur moyen de descendre
est de faire le pas du patineur dans le sable noir. Marrant,
mais très fatiguant pour les genoux et les muscles de
la cuisse, sans compter la poussière que l'on prend dans
les yeux ! Je craque et fais de longues pauses. |
||
|
|